Une orthographe en danger 85 % des jeunes âgés de 12 à 17 ans sont utilisateurs de SMS et échangent en texto par jour. Leur langage comporte de nombreuses abréviations, des chiffres et des expressions toutes faites… Souvent, les parents ont bien du mal à comprendre les minimessages de la génération texto. Cette génération communique par des sous-titres, des mots déduits des lettres qui ne servent à rien, des chiffres à la place des lettres… Ce langage inquiète de plus en plus de parents. Ils craignent que leurs enfants ne finissent par ne plus savoir écrire correctement. En effet, l’habitude d’écrire n’importe comment finit par mettre à mal l’orthographe. Même le ministère de l’Éducation nationale s’inquiète.



Mauvais en orthographe : à qui la faute ? Un rapport du ministère de l’Éducation nationale publié en 2012 révèle que les adolescents font 2 fois plus de fautes qu’il y a 20 ans. Pour la plupart le langage SMS est le coupable. Pourtant, une étude très sérieuse du CNRS balaye cette idée reçue. Les textos n’ont aucun impact sur le niveau scolaire des enfants. Le SMS est en fait un langage parallèle, avec son orthographe et son style, beaucoup plus rapide. Si les enfants font des fautes, c’est parce qu’ils vont trop vite. Pour Antonine Goumi, maître de conférences à Nanterre, il existe 2 types de langage texto. D’une part, les fautes classiques qui procèdent d’une véritable faute d’orthographe que du langage texto. Il s’agit des fautes d’orthographe retrouvées dans certaines copies. Et d’autre part, le textisme, un sujet sur lequel le maître de conférences s’est penché.

Quid du textisme ? Il s’agit de l’utilisation des abréviations en langage. Une phrase de six mots peut par exemple être condensée en 6 lettres. Les élèves qui utilisent ce langage ne seraient pas mauvais en orthographe. C’est même le contraire. Ce sont les élèves bons en orthographe qui produisent le plus de modifications d’orthographe dans les textos. Ils ont particulièrement recours à des modifications symboliques du langage. Les SMS ne sont donc pas si dangereux. Bien au contraire, Bernard, entraîneur d’orthographe, utilise même les textos pour ses cours, comme exercice linguistique. À part quelques fautes d’inattention, ses élèves s’en sortent plutôt bien. Ils voient la différence et savent bien séparer les deux langages pour passer de l’un à l’autre sans aucune difficulté. Décidément, les SMS ne sont pas une menace pour l’orthographe, juste une forme de langage qu’il faut savoir employer à bon escient.