Histoire fusionnelle des Français et du sucre Aujourd’hui en France, on consomme 35 kilos de sucre par an et par habitant, soit 7 fois plus qu’au début du XXème siècle. Pourtant, une consommation excessive de sucre peut avoir des effets néfastes sur la santé. L’apparition des caries ou le surpoids en sont des exemples concrets. Certes, il n’est pas question de s’en priver totalement. Il faut simplement modérer la consommation.Sabrina a 35 ans, et comme beaucoup d’entre nous, elle adore la gourmandise, tout particulièrement le sucré. Elle ne démarre pas la journée sans un soda. Dans le courant de la journée, elle prend également des biscuits enrobés de chocolat et des petits gâteaux en tout genre. La sucrerie fait partie intégrante de son alimentation quotidienne.



Les sucres et l’organisme, une relation L’envie de sucre est conditionnée par le besoin du corps. En effet, le sucre est nécessaire au bon fonctionnement de l’organisme, au point d’en être le carburant. Les sucres permettent :

— à nos muscles de se contracter
— à notre corps de garder sa température
— à notre cerveau de fonctionner.

Mais, il existe deux types de sucre différents. D’une part, les sucres lents comme l’amidon des pâtes ou du riz nous aident à fournir un effort prolongé. D’autre part, les sucres rapides comme le fructose et le saccharose des fruits, des sodas ou des pâtisseries, passent plus vite dans le sang et nous aident à l’effort immédiat. En plus d’être essentiel à la survie, le sucre procure de la satisfaction.Lorsqu’on ingère de l’aliment sucré, le circuit de la récompense va s’activer. Notre corps ayant besoin de ces nutriments pour survivre, il va nous remercier. Et en guise de remerciement, le cerveau produit de la dopamine, l’hormone de la satisfaction et du plaisir. Ce mécanisme se déclenche aussi avec des produits riches en matières grasses.

Addiction ou mauvaise habitude Pour comprendre si l’envie de sucre est une addiction ou une simple mauvaise habitude, l’équipe a rencontré le professeur Lejoyeux à l’hôpital Bichat. D’après ce spécialiste, une addiction demande trois critères :




— une perte de contrôle, c’est-à-dire commencer à manger ne plus pouvoir s’arrêter
— une envie obsédante, c’est-à-dire y penser tout le temps
— des incidences nocives sur la santé.

Ces critères permettent de comparer un comportement normal à un comportement addictif. Le sucre n’est pas capable de nous rendre tous accros, car nous ne sommes pas égaux face à la dépendance. Chez certains, le plaisir va créer un embrasement cérébral, une stimulation de tous les neurones. Vient ensuite le facteur de personnalité qui est l’impulsion, un degré plus élevé de capacité à contrôler son comportement.

Des rats accros au sucre A Bordeaux, un chercheur du CNRS a fait une découverte étonnante quant à la possibilité d’une addiction au sucre. Au départ, Serge Ahmed, spécialiste de l’addiction, ne travaillait pas sur le sucre, mais sur une autre poudre blanche, une drogue dangereuse et addictive : la cocaïne sous forme liquide. Un jour, pour mieux tester l’addiction de ses rats, Serge Ahmed décide de leur offrir le choix entre la cocaïne et l’eau sucrée. Cette alternative semble a priori inoffensive. Les rats devenus dépendants devraient choisir la cocaïne, mais nombreux sont ceux qui se détournent de cette substance pour boire de l’eau sucrée. Difficile de prouver si le sucre est addictif pour l’homme bien que chez les rats, c’est le cas.

Du sucre oui, mais… En plus du stress, les dangers liés au sucre sont l’obésité et les caries. S’en étant rendu compte, Sabrina, notre amoureuse du sucre, a décidé de voir un nutritionniste, le docteur Brigitte Danchin. D’après cette spécialiste de l’alimentation, la consommation de sucre doit être répartie dans la journée. Il faut surtout démarrer le matin par un petit déjeuner, et non du sucre. Le cerveau a besoin de 125 g de sucre pour fonctionner. Veillez à respecter un équilibre, c’est-à-dire ne consommer du sucre qu’au bon moment. Tous les sucres absorbés au cours d’un repas sont transformés en glucose dans le sang, d’où le taux de glycémie. À jeun, ce taux ne doit pas excéder 1g/litre de sang. La glycémie a tendance à chuter au cours de la journée, alors n’hésitez pas à faire une pause coupée en journée et une autre en fin d’après-midi. Vous trouverez du sucre dans les fruits, les tablettes de chocolat, les yaourts… L’excès de sucre se transforme en lipides, raison pour laquelle le surpoids n’est pas loin. Décrochez doucement et préférez une consommation équilibrée, c’est la seule façon de ne pas être accros au sucre.