La fièvre estivale des plages privées Une vue splendide sur la mer, une ambiance décontractée… les plages privées en promettent beaucoup. Tout est réuni pour passer de bons moments entre amis. Ce cadre idyllique se paie toutefois cher. Il faut quand même compter 15 euros pour siroter un verre. S’affaler dans des fauteuils le soir ou dans des transats la journée est un luxe réservé à une clientèle aisée. Ces plages privées sont au nombre de 1500 sur le littoral français. Ces espaces sont réservés à des vacanciers qui préfèrent payer jusqu’à 40 euros par jour pour bronzer tranquillement dans les matelas à l’écart des touristes. Pourtant, de l’autre côté de la barrière, des estivants étalent gratuitement leur serviette à même le sable. Souvent excédés par cette séparation entre plage publique et plage privée, certains dénoncent une forme de ségrégation.



L’autorisation de privatisation d’une partie de la plage L’État accorde aux plagistes une parcelle de plage dédiée aux activités commerciales en contrepartie d’un loyer pouvant aller jusqu’à 100.000 euros par saison. Toutefois, l’autorisation d’exploiter n’est que temporaire. Les plagistes ont en effet l’obligation de démonter leur installation à la fin de la saison. La DDTM ou direction départementale des territoires et de la mer est chargée de faire respecter la loi sur le littoral. Dans les Bouches-du-Rhône, cette autorité d’inspection a relevé pas moins de 25 infractions en 2012

Les infractions liées à la privatisation de la plage Les plages privées génèrent un chiffre d’affaires annuel de 750 millions d’euros. Et pour avoir leur part du gâteau, les plagistes sont prêts à tout : bétonnage des côtes, non-respect de la réglementation, voire agressivité envers les touristes… Les plages privées doivent respecter impérativement une distance d’au moins 5 mètres en la vague la plus haute et les premiers transats. Cette bande de sable appartient à tout le monde. N’importe qui peut alors s’installer avec leur serviette sur cette partie de la plage. Le non-respect de cette règle est puni d’une amende de 1500 euros. L’autre infraction donnant du fil à retordre aux inspecteurs de la DDTM est le bétonnage illégal du littoral. Ces installations en dur et difficiles à démolir saccagent le bord de mer. Les estivants ont droit à profiter de la plage, gare aux plagistes qui outrepasseraient les autorisations.