L’application dédiée au troc alimentaire La part consacrée à l’alimentation dans le budget des ménages est passée de 27 % en 2007 à seulement 15 % en 2012. Par conséquent, le système de troc alimentaire est en plein boom. Des sites internet permettent désormais aux internautes d’échanger leur nourriture. Il existe même une application permettant de géolocaliser les troqueurs autour de chez vous. Une carte indique les annonces près de chez vous. Sur ordinateur ou sur smartphone, les utilisateurs de l’application peuvent troquer des produits achetés au supermarché. D’abord conçue pour limiter le gaspillage alimentaire, cette application permet aussi de renforcer la vie de quartier. Soucieux de consommer mieux, un vaste réseau de troqueurs s’est tissé dans la France entière.



Les réseaux de troqueurs À Rennes, les trocs se font dans le cadre d’une association appelée le SEL, système d’échange local. Les membres se rassemblent une fois par mois pour troquer toutes sortes de produits, et notamment des aliments. Tartes aux pommes, galettes de pommes de terre, vêtements… tout y passe. Pour que les échanges soient équitables, le réseau a instauré une monnaie fictive, le grain de sel. Carnet à la main, un responsable veille à ce que personne ne soit lésé au grain. Ce carnet retrace le partenaire avec lequel on a échangé, la nature de l’échange, c’est-à-dire s’il s’agit d’un service ou de bien. S’en dégage alors la valeur du bien. Par exemple, une heure de travail équivaut à 60 grains de sel. En payant avec cette monnaie fictive, les troqueurs trouvent un bon moyen de lutter contre la crise. Avec tous les grains de sel récoltés, il est possible de faire le marché au cœur du SEL même. Le troc alimentaire fonctionne même entre collègues de travail.

Le troc alimentaire en entreprise Même entre collègues de travail, le troc alimentaire fonctionne. À Nancy, dans les locaux d’une entreprise est installé un réfrigérateur un peu particulier. C’est le frigo collaboratif. Chaque matin, les salariés déposent les restes alimentaires dont ils n’ont plus besoin pour que d’autres les puissent les consommer. Le salarié dépositaire écrit son nom ainsi que la date sur le produit avant de le déposer dans le réfrigérateur. Une fois son produit est déposé dans le frigo collaboratif, il peut se servir et prendre l’aliment qui lui fait envie. Ainsi, chaque midi à l’heure du déjeuner, les salariés peuvent manger gratuitement les aliments apportés par leurs collègues. Et contrairement au SEL, ici, personne ne comptabilise si l’un a donné plus que l’autre. Tout repose sur une confiance mutuelle. « Partage ton frigo ! », l’initiative a été lancée par une association du même nom. Elle fournit ces appareils aux entreprises afin de lutter contre le gaspillage alimentaire. Le résultat est tellement concluant que l’association pense à étendre l’installation des réfrigérateurs collaboratifs dans les immeubles.