Le rôle de l’oreille interne L’oreille interne constitue l’organe primordial qui permet à leur cerveau et à leur corps de garder cet équilibre, ainsi que d’éviter la chute à chaque figure.Le Dr Michel Toupet, O.R.L., nous apporte les explications nécessaires à ce sujet.Les cyclistes sont tous à l’écoute de leur corps, de leur perception visuelle, de celle de leurs sens musculaires, de la force sur les pédales et ils surveillent leur équilibre grâce à l’oreille interne qui mesure très finement ces choses.L’oreille interne se trouve dans les profondeurs de l’oreille, derrière les osselets.Il s’agit d’un petit coquillage osseux. Une partie mesure les sons (la cochlée) et une autre qui mesure les rotations de la tête (le vestibule). Il est formé de petits arceaux, les canaux circulaires qui mesurent tout ce qui tourne et se trouvent au milieu de deux organes qui tiennent compte de tous les déplacements linéaires.Les récepteurs de l’équilibre informent donc en permanence le cerveau sur la position exacte de la tête et de ses déplacements.Ces informations permettent au corps de réagir et de s’adapter.



Comment nos voltigeurs à vélo sont-ils devenus de véritables équilibristes ? La différence entre ces champions et nous réside dans la rapidité avec laquelle leur cerveau et donc leur corps s’adaptent aux mouvements pour maintenir l’équilibre. Pour le démontrer, voici une expérience. Thomas, journaliste, représente notre cobaye. Le Dr Toupet va procéder à plusieurs tests qui vont reproduire l’équilibre instable que l’on peut éprouver sur un vélo. Thomas est debout sur un plateau, les yeux ouverts puis les yeux fermés. Il doit tenter de garder l’équilibre malgré un sol qui ne présente aucune stabilité.Il ne faut pas longtemps au spécialiste pour livrer ses conclusions : c’est flagrant. L’équilibre de Thomas devient instable au fur et à mesure que les conditions deviennent plus difficiles. Il est impensable pour lui de réaliser ce que font les voltigeurs.

En quoi le cerveau des freestylers est-il différent ? On observe une régulation très fine de leurs mouvements. Ils ont ainsi un bon équilibre.Faut-il en déduire que les voltigeurs sont nés avec une oreille interne plus développée ?Nous avons tous la même oreille interne. L’œil d’un artiste n’est pas différent de celui des autres. C’est son cerveau qui est différent.Dans la vie, tout est question d’entraînement, d’apprentissage. En clair, un cerveau entraîné analyse beaucoup plus rapidement les informations envoyées par l’oreille interne. Le corps s’adapte donc beaucoup plus vite.



Le vélo adapté aux voltiges Si on peut développer son sens de l’équilibre, on ne peut pas réussir des figures de freestyle sur n’importe quel vélo.Comparons le vélo d’un champion à celui de Monsieur tout le monde.Le vélo pour rouler est plus long, plus stable, plus haut pour avoir un peu de confort.Le vélo pour faire des figures est plus court, plus bas avec des côtes plus radicales. Ce vélo est deux fois plus léger que les autres. Il est fabriqué en aluminium qui permet d’avoir un équipement rigide et très nerveux.La géométrie du vélo constitue également un autre élément technique essentiel. Il s’agit en quelque sorte de son dessin qui permet une plus grande stabilité et une meilleure maniabilité.Il importe également que la selle soit très basse. La tige de selle doit être très ramassée pour avoir un maximum de mobilité. En effet, il ne faut pas que le cycliste soit gêné quand il lâche le vélo pour faire des figures ou quand on le rattrape. Il en est de même pour descendre une marche.Le voltigeur prend des positions assez extrêmes. Il doit jouir d’une très grande mobilité.La hauteur du vélo saute aux yeux dès qu’on le regarde. Pourquoi un vélo pour freestyle est-il aussi bas ?C’est encore une question de gravité : plus notre centre de gravité est haut, plus les mouvements perturbent l’équilibre. Explications.Pour être en équilibre, le centre de gravité doit être au-dessus du centre de pression.Dès qu’il y a un déséquilibre, la distance horizontale entre le centre de gravité et le centre de pression va être d’autant plus grande que le centre de gravité va être situé à un point plus haut.Nos acrobates utilisent des vélos avec de petites roues. Ainsi, le centre de gravité est bas. Même si le vélo se penche, l’écart au point d’appui au sol est faible.Avec de grandes roues, le centre de gravité serait plus haut. La distance au point d’appui serait plus grande. Les risques de chute augmenteraient.

Freestyle : définition Cette discipline qui se trouve à mi-chemin entre le cyclisme et la voltige s’appelle le dirt ou le freestyle.En plus d’un entraînement intense, elle demande quelques notions de physique.Le freestyle consiste à franchir des obstacles de plus en plus périlleux, à sauter des murs de plus en plus hauts.Quel est le premier secret de ces acrobates ? Yohan Tribulat, freestyler répond à cette question.La base du freestyle repose sur l’équilibre. Il faut commencer tout doucement pour une bonne prise en main du vélo. Ce n’est que par la suite que le cycliste exécute les figures, les franchissements plus importants.

La base de l’entraînement La maîtrise de l’équilibre constitue donc la base de l’entraînement pour cette discipline.Pour cela, il faut apprendre à bien placer son centre de gravité comme nous l’explique Nicolas Termoz, chercheur en sciences et techniques des activités sportives.Pour expliquer l’équilibre, il faut considérer deux points fondamentaux : – Le centre de gravité (point G),- La pression qu’on exerce sur le sol (point P).Pour rester en équilibre, il faut que le point G soit parfaitement au-dessus du point P.On perd l’équilibre lorsque le centre de gravité n’est pas aligné avec le point de pression au sol.Pour les premiers essais de freestyle, le casque n’est pas un luxe. Avant de partir dans les airs, la clé de la réussite consiste à maîtriser parfaitement l’équilibre du vélo.Le guidon est orienté de côté, le regard est fixé sur le pneu. La roue avant doit également être légèrement orientée sur le côté.Lorsque les 2 roues sont alignées l’une par rapport à l’autre, on a une base de support très fine favorisant le déséquilibre à gauche ou à droite. Par contre, lorsque la roue est un peu décalée, la base de support est un peu plus grande autorisant ainsi un contrôle plus précis du centre de gravité par le point P.Maintenir l’équilibre du vélo et produire des figures compliquées, c’est ce qui fait de nos voltigeurs de véritables athlètes.

Pour conclure Amateur de sensations fortes, il ne vous reste donc plus qu’à vous armer d’un vélo adapté, de travailler votre équilibre et de faire beaucoup d’entraînements pour espérer égaler un jour ces voltigeurs de génie. Vous savez maintenant comment les mordus du guidon peuvent réaliser de tels exploits sans jamais perdre l’équilibre. Ne ratez pas cette vidéo !