Nombreuses sont les expressions imagées que nous utilisons au quotidien. Certaines sont souvent en rapport avec un animal et son caractère. Etre têtu comme un âne, avoir une mémoire d’éléphant ou, au contraire, de poisson rouge, se comporter comme un mouton… autant d’expressions inspirées par les animaux. Mais sont-elles exactes ? Au travers d’expériences inédites, on démêle le vrai du faux.



Etre têtu comme un âne : vrai ou faux ? L’âne têtu fait l’unanimité.Pour le vérifier, on a rencontré Pierre Cousin, éleveur, et Juliette son ânesse.
Ensemble, ils vont se prêter à une expérience.
Comme toujours, Pierre guide Juliette sur l’herbe.
Mais, cette fois-ci, il va tenter de la faire passer sur une plaque d’égout.
Juliette, l’ânesse refuse de marcher dessus et contourne la plaque.
Pour la deuxième tentative sur une grille, elle continue à ne pas vouloir passer.
Quant à la troisième tentative, Pierre essaie de lui faire traverser un point d’eau, mais l’ânesse résiste.
Notre éleveur a essayé de lui montrer l’exemple, mais toujours un échec.
A priori, on est tenté d’en déduire qu’un âne est têtu.Selon Bruno Pelletier, vétérinaire, l’âne est très craintif comme tout animal.
Et, il lui faut un certain temps pour qu’il prenne confiance.
Aussi, une éducation s’avère indispensable.Comme le confirme Pierre Cousin, l’âne oppose une résistance face à une situation inconnue.
Cette attitude de l’âne tient de son origine géographique, c’est-à-dire du désert.
La peur de se faire avaler par un crocodile est restée ancrée dans son instinct.
Finalement, l’âne n’est pas têtu.
L’origine de cette expression provient simplement du fait que cet animal est très prudent.

Avoir une mémoire d’éléphant On dit souvent d’une personne qui a une excellente mémoire qu’il a une mémoire d’éléphant.
On a tenté de connaitre si vraiment les pachydermes ont de lointains souvenirs.
L’équipe s’est donc rendue au parc zoologique de Thoiry à Paris.
Selon Antoine Leclerc, vétérinaire, l’éléphant a certes le mérite d’avoir un encéphale lourd, mais ce privilège n’est pas un critère de bonne mémoire.
L’ampleur de la mémoire dépend en fait du cortex cérébral.
En réalité, l’encéphale d’un éléphant est quatre fois plus gros que celui d’un humain.
Cet animal dispose de connexions neuronales plus longues et plus stables.
Et cela joue un rôle important dans la mémorisation interne.
Les scientifiques ont prouvé que l’animal se souvient d’un visage même 30 ans après l’avoir vu.
Il peut aussi se rappeler d’une personne qui s’est montrée violente avec lui bien des années plus tard.
L’éléphant aurait également une mémoire des mots.
Pour l’aider à les mémoriser, il faut le récompenser à chaque action.
A l’exercice d’entrainement médical, l’éléphant se montre parfaitement performant.
Cette faculté extraordinaire de l’animal facilite son soin.
Décidément, l’expression « avoir une mémoire d’éléphant » est donc vraie.



Le poisson rouge a-t-il une mauvaise mémoire ? Contrairement à l’éléphant, le poisson rouge hérite d’une réputation moins glorieuse en matière de mémoire.
« Avoir une mémoire de poisson rouge » signifie, dans l’imaginaire collectif, ne pas avoir de souvenir au-delà de quelques secondes. À l’instar de Dory dans le célèbre dessin animé « Le Monde de Nemo » qui oublie jusqu’au nom de son fidèle compagnon.
L’équipe s’est rendue à l’aquarium de Paris pour rencontrer un biologiste, Guillaume Eveillard.
Ce scientifique a alors installé un labyrinthe dans l’aquarium d’un poisson rouge pour tester sa mémoire.
Ce petit animal est mis à l’épreuve : peut-il trouver sa nourriture au bout du labyrinthe.
Le 3ème jour, il a réussi à l’atteindre en moins de 3heures.
Au fil des jours, le poisson rouge se souvient parfaitement du parcours et met moins de temps pour atteindre sa nourriture.
Verdict : l’expérience a prouvé que le poisson a quand même une mémoire visuelle, car il peut se souvenir des choses dans son environnement.

Se comporter comme un mouton, est-ce vraiment être un suiveur ? Le mouton a la réputation de suivre bêtement ses semblables, d’où l’expression « se comporter comme un mouton ».
L’équipe s’est alors lancée le défi de vérifier si le mouton est réellement un suiveur.
Elle s’est rendue au jardin d’acclimatation de Paris.
Les moutons qui y sont, comme ceux ailleurs, se déplacent tous en suivant la même direction.
Selon le vétérinaire Bruno Pelletier, le mouton est l’un des premiers animaux à être domestiqués.
Cet animal a besoin de vivre en groupe pour se rassurer.
L’instinct grégaire pousse les individus d’une même espèce à se rassembler et adopter un même comportement.
Il existe une hiérarchie organisée chez les moutons.
Tout le monde suit celui qui est en charge de guider le troupeau.
Cette attitude leur permet de se protéger des prédateurs.
Suivre sans rien dire chez les moutons est vraisemblablement une question d’organisation.
L’expression « se comporter comme un mouton » est un peu péjorative, mais elle est vraie.

Finalement, les expressions en rapport avec les animaux sont parfois vraies, parfois fausses.
A vous maintenant de les utiliser à bon escient !

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