Bien qu’aucune disposition légale ne contraigne un emprunteur à souscrire une assurance emprunteur, les organismes prêteurs l’exigent systématiquement dans le cadre d’un crédit immobilier. Soulignons qu’une telle assurance représente un poste de dépenses pouvant s’élever jusqu’à 1/3 du montant total du crédit… Heureusement, il est possible d’alléger significativement ce coût en adoptant les bons réflexes. Découvrez nos conseils sur ce que vous devrez faire pour économiser sur votre assurance emprunteur.

Décliner l’assurance emprunteur proposée spontanément par la banque

Le taux immobilier ne cessant de baisser depuis plusieurs années, les banques s’autorisent d’importantes marges sur les assurances emprunteur. Ainsi, pour vous affranchir de frais d’assurance faramineux, il vaut mieux jouer la carte de la délégation d’assurance. Comme le stipule la « loi Lagarde », avant de signer votre crédit immobilier, vous êtes en droit de faire part à votre banque votre volonté de refuser le contrat collectif qu’elle vous propose au profit d’une assurance individuelle que vous souscrirez vous-même, auprès de l’assureur de votre choix. Dès lors que l’assurance pour votre crédit immobilier présente un niveau de garanties équivalent au contrat collectif que la banque propose, cette dernière ne peut ni refuser votre prêt, ni augmenter le taux immobilier.

Dans l’éventualité où votre banque ignorerait votre demande, ou si elle ne répond qu’au-delà des 10 jours ouvrables qui lui sont accordés, elle se verra infliger une amende de 3 000€. La délégation d’assurance est donc le premier levier que vous devez actionner si vous désirez faire des économies substantielles sur votre assurance emprunteur. La raison est les marges que s’octroient les organismes prêteurs sont plus importantes que celles des assureurs indépendants. En effet, l’assurance de groupe proposé par une banque génère des coûts pouvant atteindre 30% du coût total du prêt.

La délégation d’assurance vous permet de profiter d’un contrat entièrement personnalisable qui ne manquera pas de s’accommoder à votre profil et votre situation personnelle. Précisons qu’en plus d’être onéreux, le contrat de groupe proposé par les banques s’accompagne souvent de garanties standardisées pour tous les profils d’emprunteurs. Le niveau de couverture est donc rarement adapté à votre situation.

Oui, les emprunteurs ayant souscrit une assurance collective auprès de leur banque sont en droit de déléguer leur assurance de prêt immobilier. Si leur contrat a moins de 12 mois, la loi Hamon les autorise à le résilier et de substituer à celui de la banque un autre de leur choix. A contrario, si le contrat a plus de 12 mois, l’amendement Bourquin autorise ces emprunteurs à changer d’assurance à chaque date d’anniversaire du crédit.

Déléguer l’assurance

La délégation d’assurance passe inexorablement par la recherche d’un contrat hors de votre banque qui inclut des garanties équivalentes ou supérieures à celles de l’assurance de groupe de l’organisme prêteur. Pour ce faire, vous pourrez soit vous aider d’un comparateur d’assurance en ligne, soit solliciter l’expertise d’un courtier immobilier ou en assurances.

Une fois que vous aurez identifié le contrat qui vous convient le mieux, vous pouvez directement enchaîner par une souscription en ligne depuis le site de l’assureur, ou le site comparateur, car vous disposez d’un délai assez réduit entre le moment où le prêt a été accepté et le moment où vous devrez signer la proposition. Il y a lieu ensuite de transmettre à votre banque l’attestation de votre nouvelle assurance afin que celle-ci puisse l’intégrer à votre prêt et apporter la modification à votre contrat de crédit immobilier.

Notons que le coût d’une assurance emprunteur dépend d’un certain nombre de critères, à savoir votre état de santé (si vous êtes considéré à risque), vos habitudes de vie, votre profession, votre âge, la durée totale de votre emprunt, le niveau de garanties choisi… Quoi qu’il en soit, pour un contrat qui présente les mêmes garanties, les économies que vous pourrez réaliser pourraient atteindre jusqu’à 12 000€ sur la durée totale de votre emprunt immobilier.

Économisez sur votre assurance emprunteur

Lors de l’étape de la mise en concurrence, via un comparateur d’assurance ou un courtier spécialisé, vous devrez être très attentifs à certains points tels que le montant des cotisations, le délai de franchise et le délai de carence, les exclusions de garanties, la durée de validité des garanties, les frais de dossier, etc. Surtout, prenez le temps d’identifier chaque élément qui fait gonfler le coût total de votre assurance. Certaines garanties peuvent être superflues selon votre cas. Par exemple, si vous êtes retraité, les garanties ITT (incapacité temporaire de travail) et ITP (incapacité temporaire partielle) ne vous seront d’aucune utilité, par contre, la garantie dépendance peut être intéressante. Notez que si vous êtes investisseur immobilier, ces deux garanties sont facultatives. En l’occurrence, vous pourrez les écarter de votre contrat pour en réduire le coût.

Surtout, tirez le meilleur parti de la flexibilité que garantissent les contrats d’assurance externes pour personnaliser au maximum le vôtre. Ne prenez que les garanties que vous jugez indispensables et bien sûr, celles permettant à votre contrat de se conformer aux conditions d’équivalence de garanties de la banque.

Si vous souscrivez à deux ou plus à un crédit immobilier, vous pouvez faire jouer la quotité d’assurance pour économiser sur votre assurance emprunteur. Par quotité d’assurance emprunteur, en entend la part du capital à garantir, c’est-à-dire le montant sur lequel l’assuré est couvert. En guise d’exemple, pour un prêt de 100 000€, un emprunteur qui bénéficie d’une quotité de 60% sera couvert à hauteur de 60 000€. Si cette quotité est fixée à 100% quand l’emprunteur souscrit seul à un crédit immobilier, il est réparti entre les co-emprunteurs si le prêt est souscrit à plusieurs. Dans le deuxième cas, il est possible de moduler les quotités pour atteindre 100%, en fonction de la situation de chaque co-emprunteur. Par exemple, si l’un des deux co-emprunteurs est plus aisé financièrement, celui-ci peut dans ce cas s’assurer à 75% et l’autre à 25%. Si les deux co-emprunteurs affichent un même niveau de revenus, chacun d’eux peut s’assurer à 50%.